10.02.11
La justice mexicaine rejette le recours en cassation de Florence Cassez
Un tribunal mexicain composé de trois magistrats a rejeté jeudi le recours en cassation de Florence Cassez, la Française condamnée à 60 ans de prison au Mexique pour enlèvements et incarcérée depuis plus de cinq ans.
"La justice de l'Union ne remet pas en cause la sentence définitive du tribunal d'appel contre Florence Cassez", aujourd'hui âgée de 36 ans, selon le jugement rendu public devant la quarantaine de journalistes présents.
Les trois magistrats de la Cour de cassation ont pris leur décision après moins de deux heures de réunion.
"Je suis scandalisé! C'est une honte et cela démontre un mépris total de la justice dans ce pays (le Mexique, ndlr) (...) En faisant cela, on nous casse toute possibilité de recours. Soixante ans de prison, c'est le couloir de la mort pour Florence", a déploré son avocat français, Me Frank Berton, juste avant de tenter de joindre la Française pour lui annoncer la nouvelle.
Florence Cassez, qui a toujours clamé son innocence, n'a plus de recours devant la justice mexicaine, mais elle peut encore saisir des organismes internationaux, a précisé le second conseiller de l'ambassade de France à Mexico, Florian Blazy.
"Nous devons faire réviser ce jugement. Il existe d'autres recours internationaux", notamment la Cour interaméricaine des Droits de l'Homme ou la Cour internationale de Justice de la Haye, a dit le diplomate français.
"Je ne sais pas comment est Florence, mais je peux l'imaginer", a-t-il ajouté.
Florence Cassez avait été condamnée à 96 ans de prison en première instance, une peine ramenée en appel à 60 ans de prison en mars 2009.
Son arrestation, en compagnie de son ex-compagnon Israel Vallarta, avait fait l'objet d'une retransmission télévisée présentée à l'aube du 9 décembre 2005 comme un reportage en direct aux abords de Mexico.
La Française avait clamé avoir été arrêtée la veille et mise au secret en attendant l'aube. La police avait ensuite reconnu avoir procédé à une "reconstitution".
Pour ses défenseurs, le recours en cassation ("amparo") déposé en août 2010 visait à démontrer que
toute l'accusation "repose sur du sable", sur "des preuves falsifiées", selon Me Berton.
"Il est inexact qu'elle ait été arrêtée de manière illégale. Nous sommes devant un cas de flagrant délit, ce qui indubitablement a justifié son arrestation", a toutefois estimé la Cour de cassation.
Au commencement de l'affaire, l'opinion mexicaine s'était unanimement montrée hostile à la "Française diabolique".
Mais, en cinq ans, l'activité des avocats et des enquêtes de presse approfondies sur un dossier de plus de 10.000 pages, avaient semé le doute dans des cercles de plus en plus larges au Mexique.
En novembre 2010, la Française avait reçu deux soutiens notables : celui de l'Eglise catholique du Mexique et celui d'un ex-Procureur général fédéral, l'équivalent du ministre de la Justice, qui ont affirmé croire en son innocence.
L'affaire Cassez est également devenue une pomme de discorde diplomatique entre la France et le Mexique, en particulier depuis la visite de Nicolas Sarkozy au Mexique en mars 2009.
Trois mois après, en juin 2009, le président mexicain Felipe Calderon avait personnellement exclu, dans une allocution radio-télévisée, la solution préconisée par le président français d'un transfert de Florence Cassez en France.
Cette décision de la Cour de cassation mexicaine intervient alors que vient d'être lancée officiellement, il y a quelques jours, l'année du Mexique en France.
Mercredi 27 octobre 2010
MEXICO
CORRUPTION – La corruption s’aggrave au Mexique
L’organisation Transparency Internacional, a publié hier son Indice de Perception de la Corruption 2010 (IPC). Dans ce rapport, Transparency Internacional réalise un classement de 178 pays en fonction de la perception du niveau de corruption qui affecte l’administration publique et la classe politique. Selon les résultats publiés, le Mexique a obtenu une note de 3,1, sur une échelle de 0 à 10, où 0 indique un niveau très élevé de corruption, et 10 l’absence de ce phénomène. Avec cette note, le Mexique se place en 98ème rang du classement et recule de 9 places par rapport à 2009. C’est le pire score qu’il a obtenu depuis l’année 2000. Le rapport indique que le niveau de corruption au Mexique est plus grave que dans d’autres pays d’Amérique Latine, comme le Chili, l’Uruguay, et Cuba qui occupent respectivement la 21ème, 24ème et 69ème positon du classement. Surtout, alors que beaucoup de pays en Amérique Latine ont amélioré leur score par rapport à l’année dernière,
la note du Mexique, elle, a empiré. "Le Mexique est un pays à deux visages", a expliqué le directeur de Transparency Internacional en Amérique Latine, Alejandro Salas, "d’un côté, c’est un pays qui est membre du G-20, de l’OCDE, et possède des institutions qui travaillent en faveur de la transparence; mais d’un autre côté, les vieilles pratiques de corruption sont toujours en usage, surtout au niveau étatique".
http://www.20minutes.fr/article/668230/ ... nce-cassez
http://www.lepetitjournal.com/mexico/br ... xique.html