Les Instructions Secrètes des Jésuites
(Monita Secreta)
D’après le Manuscrit Authentique
EXTRAIT
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Chapitre II
DE QUELLE MANIÈRE LES PÈRES DE LA SOCIÉTÉPOURRONT ACQUÉRIR ET CONSERVER LA FAMILIARITÉDES PRINCES DES GRANDS ET DES PERSONNES LES PLUSCONSIDÉRABLES.
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1. Il faut faire tous nos efforts pour gagner partout l'oreille et l'esprit des princes et des personnes lesplus considérables, afin que personne n'ose s'élever contre nous; mais, au contraire, que tous soientobligés de dépendre de nous.
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2. Comme l'expérience enseigne que les princes et les grands seigneurs sont principalementaffectionnés aux personnes ecclésiastiques, lorsque celles-ci dissimulent leurs actions odieuses, etqu'elles les interprètent favorablement, comme on le remarque dans les mariages qu'ils contractentavec leurs parentes ou alliées, ou en de semblables choses, il faut encourager ceux qui les font, enleur faisant espérer d'obtenir facilement, par le moyen des nôtres, des dispenses du pape, qu'ilaccordera si on lui explique les raisons; si l'on produit des exemples semblables, et si l'on expose lessentiments qui les favorisent, sous prétexte du bien commun et de la plus grande gloire de Dieu, cequi est le but de 1a Société.
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3. Il faut faire de même, si le prince entreprend quelque chose qui ne soit pas également agréable à tousles grands seigneurs; il faut l'encourager et le pousser, et porter les autres à s'accorder avec le princeet à ne pas le contredire; mais, en général sans descendre jamais à aucune particularité, de peur que,si l'affaire échouait, on ne l'imputât à la Société; et enfin que, si cette action est désapprouvée, onproduise des avertissements contraires qui la mettent hors de cause, et que l'on emploie l'autorité dequelques pères, à qui l'on soit assuré que ces instructions sont inconnues, et qui puissent affirmerpar serment que l'on calomnie la Société, à l'égard de ce qu'on lui impute.
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4. Pour s'emparer de l'esprit des princes, il sera utile que les nôtres s'insinuent adroitement, et, parquelques tierces personnes, pour faire pour eux des ambassades honorables et favorables chez lesautres princes et rois, mais surtout chez le pape et les plus grands monarques. Par cette occasion, ilspourront se recommander, et avec eux la Société; c'est pourquoi il ne faudra destiner à cet officeque des personnes fort zélées et fort versées dans notre institut.
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5. Il faut gagner surtout les favoris des princes et leurs domestiques, par de petits présents et par diversoffices de piété, afin qu'ils instruisent fidèlement les nôtres de l'humeur et de l'inclination desprinces et des grands; et, ainsi la Société pourra facilement s'y accommoder.
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6 L'expérience nous a appris combien il a été utile à la Société de .:e mêler des mariages de la maisond'Autriche et de ceux qui se sont faits en d'autres royaumes, en France, en Pologne, etc., et en diversduchés. C'est pourquoi il faut proposer prudemment des partis choisis, qui soient les amis etfamiliers des parents et des amis des nôtres.
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7. On gagnera facilement les princesses par leurs femmes de chambre, et pour cela, il faut entretenirleur amitié, car, par là, on aura entrée partout, et même dans les choses les plus secrètes des familles.
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8. Dans la direction de la conscience des grands seigneurs, nos confesseurs suivront le sentiment desauteurs qui .font la conscience plus libre contre le sentiment des, autres religieux, afin que,abandonnant ceux-ci, ils veuillent entièrement dépendre de notre direction et de nos conseils.
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9. Il faut faire part de tous les mérites de la Société, tant aux princes qu'aux prélats et à tous ceux quipeuvent favoriser extraordinairement la Société, après leur avoir signalé l'importance de ce grandprivilège.10. Il faut aussi insinuer habilement et prudemment le, pouvoir très ample que possède la Sociétéd'absoudre même des cas réservés, en comparaison des autres pasteurs et religieux, et, de plus, dedispenser, à l'égard des jeûnes, des dettes que l'on a à rendre ou à exiger, des empêchements desmariages et autres choses connues; ce qui fera que beaucoup de gens auront recours à nous etseront nos obligés.11. Il faut les inviter aux sermons, aux confréries, aux harangues, aux déclamations, etc.; les honorer pardes vers, par des thèses, et, s'il le faut, leur donner même des repas et les saluer en diversesmanières.12. Il faudra s'attirer le soin de réconcilier les grands dans les inimitiés et dissensions qu'il y aura entreeux; car, par là, nous entrerons peu à peu dans le commerce de ceux qui leur sont familiers, dans laconnaissance de leurs secrets, et nous obligerons l'une ou l'autre des parties.13. Si quelqu'un qui n'aime pas notre Société se trouve au service de quelque monarque ou de quelqueprince, il faut travailler ou par nous-mêmes, ou plutôt par d'autres, à le rendre ami et familier à laSociété par des promesses, par des faveurs, et par des avancements qu'on lui procurera de la part dumonarque ou du prince.14. Que tous se gardent de recommander auprès de qui que ce soit, ou d'avancer ceux qui sont sortis dequelque manière que ce soit de notre Société, et principalement ceux qui ont voulu sortir de leurpropre mouvement, parce que, quoi qu'ils dissimulent, ils ont toujours une haine irréconciliablepour la Société.15. Enfin, que chacun se préoccupe de gagner la faveur des princes, des grands et des magistrats dechaque lieu, afin, lorsque l'occasion se présentera, d'agir vigoureusement et fidèlement pour nous,même contre leurs parents, alliés et amis
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